L’Italie vient de prendre une décision radicale concernant le CBD. En effet, le gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni interdit désormais les produits à base de cannabidiol. Cette mesure cible notamment les huiles, infusions, compléments alimentaires et même les fleurs de chanvre.
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Que prévoit cette interdiction ?
En mars 2025, un décret ministériel italien a classé le CBD naturel, extrait du cannabis, comme stupéfiant. Désormais, seuls les cannabinoïdes de synthèse restent tolérés. Cette décision implique donc l’interdiction totale de vendre la majorité des produits CBD d’origine naturelle.
Parallèlement, le gouvernement propose aussi d’interdire toutes les fleurs de chanvre. Jusqu’à présent, ces fleurs pouvaient contenir jusqu’à 0,6 % de THC en Italie. La nouvelle réglementation prévoit d’interdire leur vente, leur possession, leur importation et même leur culture.
Cette double interdiction pourrait signifier la fin du marché du cannabis light italien, très développé depuis quelques années.
Pourquoi une telle interdiction ?
Le gouvernement italien justifie sa décision par la sécurité publique et la lutte contre les stupéfiants. Il considère le CBD naturel comme une porte d’entrée vers le cannabis récréatif. Cette position stricte marque un tournant majeur par rapport à la situation précédente, où le CBD était largement accepté.
Réactions immédiates en Italie
Face à cette interdiction, les professionnels du secteur réagissent fortement. Plusieurs associations et entreprises italiennes ont engagé des actions juridiques pour contester ces mesures.
Le tribunal administratif régional italien a déjà réagi. Il a provisoirement suspendu l’application du décret ministériel classant le CBD comme stupéfiant. Selon ce tribunal, l’interdiction manque de justification scientifique solide. Le CBD, en effet, ne provoque ni dépendance ni effet psychoactif.
L’Union européenne intervient
Cette décision italienne préoccupe aussi l’Union européenne. Bruxelles a ouvert une enquête officielle pour vérifier si l’Italie respecte le droit européen. En effet, selon la législation européenne, le CBD légalement produit est autorisé à circuler librement dans l’Union. L’Italie risque donc de violer les règles européennes sur la libre circulation des marchandises.
Comparaison avec la France et d’autres pays européens
La situation italienne est très différente de celle observée dans d’autres pays européens, notamment en France.
En France, après une tentative similaire d’interdire les fleurs de CBD, la justice a tranché en faveur du CBD. Le Conseil d’État a suspendu puis annulé l’interdiction en considérant cette mesure disproportionnée. Aujourd’hui, les fleurs de chanvre contenant moins de 0,3 % de THC sont légales en France.
Cependant, la France reste prudente sur certains aspects du CBD, comme la conduite automobile. En effet, consommer du CBD avant de prendre le volant reste interdit à cause des traces potentielles de THC.
D’autres pays européens, comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, autorisent aussi la commercialisation du CBD sous certaines conditions. Ces pays adoptent plutôt une réglementation souple encadrant le taux maximal de THC (0,2 % à 0,3 %), loin de l’interdiction stricte italienne.
Quel avenir pour le CBD en Italie ?
L’avenir du CBD en Italie demeure incertain. La décision finale dépendra des jugements des tribunaux italiens et de l’enquête menée par la Commission européenne. Si l’interdiction italienne est jugée contraire au droit européen, l’Italie pourrait devoir revoir sa position.
Cette situation inquiète fortement les professionnels et les consommateurs italiens. Jusqu’à présent, l’Italie était un marché important pour le CBD en Europe. Cette interdiction pourrait avoir des conséquences économiques importantes, avec la fermeture de nombreuses boutiques spécialisées.
Conclusion
L’interdiction du CBD en Italie révèle une profonde divergence de politique européenne concernant le cannabidiol. Alors que la plupart des pays de l’UE vont vers une normalisation et une régulation, l’Italie prend une position opposée. Il faudra suivre de près l’évolution juridique et politique de ce dossier complexe, tant au niveau italien qu’européen.
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